La Note d'Intention
Le cinéma est
une succession d’image dans un temps donné.
Après 5 ans
d’art graphique à travailler la composition d’une image, sa couleur, son code
et sa définition, l’envie de mouvement m’est arrivée très rapidement.
Pourquoi passé
d’une composition graphique à une composition en mouvement.
Beaucoup
d’artistes sont passés d'une image fixe à l'animation. Tel Dali qui en a créé
une pour les studios Walt Disney, représentant la continuité de ses tableaux:
"Destino". Le cubisme élabore cette idée de mouvement : il rassemble dans la simultanéité ce que
l’expérience ordinaire du cinéma déploie dans la succession.
« Il est 7h30, bonjour…» est un film
qui traite du rôle du rêve dans notre vie, de ces visions qui nous apparaissent
en songe. Nous avons tous ce point en commun. Un instant que l’on retrouve,
tous les soirs, après une longue journée d’éveil et de réalité. Chacun ne le vit pas de la même façon. J’ai choisit
de traiter ce sujet car justement chacune de nos façon de rêver étant
différentes, cela me laissait une multitude de possibilités et de liberté dans
mon scénario et surtout dans le choix d'acteur.
Les rêves font
partis du réel et marquent la mémoire, au même titre que des situations perçues
par nos sens. Il y a les bons et les mauvais, les récurrents et les
concomitants, les possibles et les improbables.
Il existe
aussi les rêves prémonitoires et d’autres qui eux, vous plongent dans un
souvenir, dans une chose déjà vécue. Ce sont ceux qui peuvent vous permettre de
découvrir des événements. Il offre un point de vue inconnu et/ou inattendu.
Le rêve me
donne une très grande liberté pour créer les différentes atmosphères du film. Pour
l’appartement, chaque pièce a un caractère, une pensée (celle de Gaspard). Il
vit des choses dans chacune d’elle: la cuisine où il casse la tasse, où il se
met en colère, crée une ambiance sombre et obscure. Pour la chambre où il se
réveille encore les yeux collés, jouer avec des couleurs pastels très
vapeureuses.
Ma
collaboration avec le chef opérateur m'aidera à déterminer l'ambiance de chaque
scène.
Quand nous
rêvons, nous vivons cette expérience a la première personne, voila pourquoi
j'ai décidé de traiter, en particulier, les scènes de réveil (dans le rêve) en
caméra subjective et en plan séquence afin que le rendu soit
« réel ».
Gaspard, notre héros va « voir »
la réalité se plonger dans ses rêves. Il va revivre sa rencontre avec Lou mais
en tant que spectateur, il verra ses gestes et ses décisions qui ont influencé
toute cette journée. Il est étudiant en mythologie grecque et cette passion
prend beaucoup de place dans sa vie. Cela explique pourquoi Morphée lui
apparaît dans ce curieux songe. Il est là pour montrer à Gaspard qu'il n'est
pas maître de son destin.
Pour se
présenter aux mortels, il prend apparence humaine. Il est là pour montrer le
chemin, les pistes à prendre, il impose ses choix et joue avec la notion
« action / temps ».
Je donne une
grande importance à la photographie car elle est la base de mon travail de
graphiste. Pour la scène de la galerie, j'ai donc demandé à un jeune artiste
des arts-déco de Paris de me créer une série de photos via le système de
sténopé (une boite, un trou, un papier photo sensible). Ce procédé, tout comme
le rêve, est authentique.
Je veux faire
ce film pour montrer ma propre vision du rêve et de ce qu'il peut apporter,
tout en laissant au public la possibilité de s'identifier à une partie de
l'histoire que se soit le rêve, la relation amoureuse ou l'idée de destin.